Alessandro Piccolomini

Alessandro Piccolomini (1508-1579) est un réformateur de la langue italienne ainsi que l’auteur de plusieurs comédies et de traités philosophiques et scientifiques.

Né en 1508 et issu d’une famille aristocratique siennoise, Alessandro Piccolomini est le fils aîné d’Angelo Piccolomini et de Margherita Santi. La famille Piccolomini était réputée pour ses nombreux ecclésiastiques célèbres – notamment deux papes, Pie II et Pie III. Piccolomini étudia d’abord la philosophie, les mathématiques et l’astronomie au studiumde sa ville natale, et ensuite au studiumde Padoue. L’on ignore, cependant, si Piccolomini obtint un diplôme (laurea) pour ses études. Durant sa vie, Piccolomini fut un membre éminent de diverses académies. Il joignit notamment, à Sienne, l’Accademia degli Intronati [Académie des malentendants]. Fondée en 1525, cette académie était connue pour son côté provocateur, mais aussi pour ses vues philogynes et pour sa promotion de la langue italienne. À Padoue, Piccolomini s’est activement impliqué dans l’Accademia degli Infiammati[Académie des enflammés], fondée en 1540. Cette dernière fut grandement influencée par Pietro Pompanazzi (1462-1525) – un professeur, physicien et philosophe connu pour son aristotélisme controversé. L’académie de Padoue avait notamment pour but la reconnaissance de la langue italienne vernaculaire en tant que langue propice à la spéculation scientifique et philosophique et à la publication – des domaines qui étaient alors l’apanage du latin.

Piccolomini a lui-même fait la promotion de cette cause langagière en publiant plusieurs traités astronomiques et philosophiques en italien, ce qui lui permit de rejoindre davantage de lecteurs et de lectrices. Certains de ses traités ont été dédiés à Laudomia Forteguerri (1515­–ca.1555), une poétesse siennoise. Son Dialogo de la bella creanza delle Donne [Dialogue sur la belle création des femmes], mieux connu sous le nom de La Raffaella, écrit en 1538 et publié en 1539, fut aussi dédié à Forteguerri. Dans ce dialogue, Raffaella, une femme sage et plus âgée, conseille Margherita, une jeune femme, sur l’importance pour les femmes mariées d’avoir un amant. Quelques commentateurs ont interprété cet ouvrage comme une tentative de séduction de Forteguerri, une femme mariée. On a suggéré que Piccolomini aurait aussi écrit Orazione in lode delle donne[Oraison pour l’éloge des femmes] en 1538. Piccolomini a par ailleurs écrit de nombreuses comédies, la plus connue étant Alessandro (jouée pour la première fois en 1544 et publiée en 1545).

Ayant été ordonné prêtre en 1555, Piccolomini fut nommé archevêque de Patras en 1574. Il mourut en 1579.

Références

Perrone Compagni, Vittoria. “Pomponazzi, Pietro.” dans Dizionario Biografico degli Italiani volume 84 (2015) http://www.treccani.it/enciclopedia/pietro-pomponazzi_(Dizionario-Biografico)/ (consulté le 30 juillet 2016)

Tomasi, Franco. “Piccolomini, Alessandro.” dans Dizionario Biografico degli Italiani volume 83 (2015) http://www.treccani.it/enciclopedia/alessandro-piccolomini_(Dizionario-Biografico) (consulté le 30 juillet 2016)

Zarrilli, Carla. “Forteguerri, Laudomia.” dans Dizionario Biografico degli Italiani volume 49 (1997) http://www.treccani.it/enciclopedia/laudomia-forteguerri_(Dizionario-Biografico)/ (consulté le 30 juillet 2016)