Giuseppe Passi

Giuseppe Passi (1569-1620) est un auteur italien.

Passi est né à Ravenne. Nous disposons cependant de très peu d’information concernant son éducation et son milieu d’origine. Dans sa ville natale, il était membre de l’Accademia degli Informi(Académie des informes), sous le couvert du pseudonyme « l’Ardito » (celui qui ose). Il a ensuite joint l’Accademia dei Filoponià Faenza et l’Accademia dei Ricovrati (Académie des rétablis) à Padoue.

En 1599, Passi publia I donneschi difetti [Les défauts des femmes], un traité misogyne qui prône l’asservissement des femmes aux hommes sur la base de leur infériorité naturelle et de leurs nombreux vices. Passi discute de ces vices de façon approfondie en leur consacrant plus de trente chapitres, tels que « Delle donne ambitiose » [Sur les femmes ambitieuses] ou « Delle Donne Iraconde, Coleriche, e Furibonde » [Sur les femmes irascibles, colériques, et furieuses].  Celui-ci, qui fit l’objet d’au moins quatre éditions différentes entre 1599 et 1618, a suscité une réaction rapide de la part de la seconde académie vénitienne. L’un de ses membres, Niccolò Doglioni, publia Il merito delle donne [Le mérite des femmes] (1600), écrit par sa défunte nièce, Moderata Fonte, en plus de la biographie de celle-ci. Un autre membre a vraisemblablement commandé une réfutation en bonne et due forme de l’œuvre de Passi à Lucrezia Marinella, laquelle répond à ses propos de manière explicite et systématique dans son ouvrage La nobiltà et l’eccellenza delle donne, co’ difetti et mancamenti de gli huomini [La noblesse et l’excellence des femmes, et les défauts et les vices des hommes] (1600). En 1601, l’Accademia degli Informi renie et se distancie de la misogynie de Passi en publiant une letturaphilogyne et néoplatonicienne, qui inclut une épître dédicatoire référant à l’hostilité affrontée par l’académie dans la foulée de l’ouvrage I donneschi difetti. En 1603, Passi publia La monstruosa fucina delle sordidezze de gl’huomini, aussi connu sous le nom de I difetti degli uomini [Les défauts des hommes], peut-être afin de réparer le tort causé par son précédent et controversé ouvrage ou suite à la pression exercée par l’Académie de Ravenne.

En 1616, Passi se retire au monastère bénédictin de San Michele à Murano, épousant la vocation de moine et changeant son nom pour celui de Pietro. Il mourut en 1620.

 

Références

Boni, Fabio (2011), « ‘VII: Foetorem in lecto’. Una Lettura de I donneschi difetti di Giuseppe Passi Ravennate », Studia Litteraria Universitatis Iagellonicae Cracoviensis 5: 25­–36.

Everson, J. E., Denis V. Reidy, et Lisa Sampson. The Italian Academies 1525–1700: Networks of Culture, Innovation and Dissent. Abingdon : Legenda, 2016. Print.

Kolsky, Stephen, (2001) « Moderata Fonte, Lucrezia Marinella, Giuseppe Passi: An Early Seventheenth-Century Feminist Controversy », The Modern Language Review 96:4, 973–989.