Lucrezia Marinella

Lucrezia Marinella

Lucrezia Marinella (1571-1653), aussi nommée Marinelli, est une auteure et poétesse vénitienne.

Née à Venise en 1571, fille du médecin et humaniste Giovanni Marinelli, Marinella reçut un enseignement à domicile. Selon les dires de l’un de ses contemporains, Giovanni Stringa, elle était confinée à sa chambre toute la journée – comme c’était la coutume à l’époque – et s’y consacra aux études littéraires avec passion. Elle était aussi reconnue pour sa culture philosophique et ses prouesses musicales.

En plus d’avoir composé de nombreux ouvrages religieux, Marinella est particulièrement connue pour son traité La nobiltà, et l’eccellenza delle donne, co’ diffetti, et mancamenti de gli huomini [La noblesse et l’excellence des femmes, et les défauts et les vices des hommes], d’abord publié en 1600 sous un titre légèrement différent, Le nobiltà et eccellenze delle donne: et i diffetti, e mancamenti de gli huomini. En 1601, une édition corrigée et augmentée de quelques chapitres fut publiée. Cet ouvrage peut être considéré comme une contribution au débat de la querelle des femmes et comme une réponse explicite au traité profondément misogyne de Giuseppe Passi, I donneschi difetti [Les défauts des femmes] (1599). À plusieurs endroits dans son traité, l’auteure répond directement à Passi et aux propos qu’il tient dans I donneschi difetti. Le traité de Marinella est divisé en deux parties : dans la première, elle discute les vertus des femmes, et dans la seconde, les vices des hommes.

Marinella a aussi été associée à la seconde académie vénitienne, fondée en 1593, pour deux raisons. D’abord, La noblesse des femmes a été publié par Giovanni Battista Ciotti, l’un des membres de l’académie et son éditeur officiel. En outre, plusieurs membres de l’académie ont écrit des sonnets faisant l’éloge de Marinella, et elle a elle-même dédié La noblesse des femmes à un académicien, Lucio Scarano. Par ailleurs, il est probable que ce soit Ciotti qui ait demandé à Marinella d’écrire cet ouvrage; dans la première édition, Marinella mentionne qu’elle n’a eu que deux mois pour l’écrire. Il semble que l’académie vénitienne ait joué un rôle actif dans la promotion de l’égalité des femmes, contre l’ouvrage I donneschi difetti de Passi. L’un des membres fondateurs de l’académie, Giovanni Nicolò Doglioni, publia Il merito delle donne [Le mérite des femmes] de Moderata Fonte en 1600, huit ans après sa mort.

Marinella mourut à Venise en 1653.

 

Références

Zaja, Paolo. « Marinelli, Lucrezia », dans Dizionario Biografico degli Italiani, volume 70 (2008) http://www.treccani.it/enciclopedia/lucrezia-marinelli_(Dizionario-Biografico)/ (consulté le 2 juin 2016)

Firpo, Massimo. « Ciotti, Giovanni Battista », dans Dizionario Biografico degli Italiani, volume 25 (1981) http://www.treccani.it/enciclopedia/giovanni-battista-ciotti_(Dizionario-Biografico)/ (consulté le 22 juin 2016)