Marie
de Gournay
Marie de Gournay (1565-1645) est une auteure, traductrice d’auteurs classiques latins et éditrice française.
De Gournay est née à Paris, de Guillaume le Jars de Gournay et de Jeanne de Hacqueville, tous deux de petits aristocrates. À la suite de la mort de son père, sa mère déménagea avec le reste de la famille au château familial de Gournay-sur-Aronde. De Gournay n’a vraisemblablement pas reçu d’éducation formelle puisque, selon Marie-Thérèse Noiset, « sa mère cherchait surtout à l’initier aux arts féminins afin de pouvoir la marier à un homme respectable ». Néanmoins, de Gournay, autodidacte, apprit par elle-même le latin, la philosophie classique et la littérature française contemporaine. À l’âge de 18 ans, de Gournay découvrit les écrits d’un renommé philosophe du XVIe siècle : Michel de Montaigne. Cette découverte aura un impact décisif sur la vie de Marie de Gournay et sur sa pensée. Elle devint d’ailleurs une amie proche de Montaigne, qui en vint à la considérer comme sa « fille d’alliance ». À la suite de la mort du philosophe en 1592 et à la demande de sa veuve et de ses amis, de Gournay travailla à l’édition et la publication d’une édition revue et augmentée de ses Essais. De Gournay resta célibataire toute sa vie et fut active dans les salons de Paris, gagnant sa vie grâce à sa plume. Bien qu’elle fût l’objet de moqueries de ses contemporains à cause de sa situation non-conventionnelle, ses talents d’auteure et de traductrice furent reconnus de son vivant et elle reçut une pension de l’État en 1634
Le premier ouvrage publié de Marie de Gournay est une nouvelle intitulée Le Proumenoir de M. de Montaigne(première édition : 1594). Relatant l’histoire d’Alinda, nièce d’un roi de Perse, qui est séduite par un jeune homme séducteur et finit par se suicider, Le Proumenoir se veut d’abord une mise en garde moralisatrice adressée aux jeunes filles, mais n’hésite pas à souligner l’importance de l’éducation pour celles-ci. En plus d’avoir composé plusieurs traités sur la morale, la politique et l’éducation, de Gournay est l’auteure de deux traités défendant l’égalité entre hommes et femmes : Égalité des hommes et des femmes (1622) et Le grief des dames (1626). Les écrits de Marie de Gournay furent rassemblés dans un recueil intitulé L’ombre de la damoiselle de Gournay: Oeuvre composé de meslanges, publié pour la première fois en 1626 et subséquemment en 1634 et 1641 sous le nouveau titre de Les advis ou les presens de Demoiselle de Gournay.
De Gournay mourut en 1645.
Conley, John J. « Marie le Jars de Gournay ». Internet Encyclopedia of Philosophy.http://www.iep.utm.edu/gournay/ (consulté le 31 octobre 2016)
Noiset, Marie-Thérèse. « Marie de Gournay ». Sixteenth-Century French Writers.Volume 327 (2006).